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La culture sur substrat

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Jeremy Blondin Le dimanche, 31 juillet 2022 à 15:45 Dernière modification le jeudi, 4 août 2022 à 09:49
La culture sur substrat La culture sur substrat
Pourquoi on cultive principalement sur substrat aux Mattines ?

Nous pratiquons la culture dites « hors-sol », mais c’est quoi concrètement ? Je ferais un article complet sur le sujet en plusieurs parties tant la question est vague. Le but ici est de répondre le plus simplement possible (ce qui est difficile…). Pour ceux qui veulent vraiment simple le dernier chapitre résumera les grandes lignes et vous trouverez des précisions dans les paragraphes suivant. Il faut se poser quelques questions avant de pouvoir accéder à la réponse.

Premièrement c’est quoi le sol ? Voici la définition « dictionnaire » nom masculin : Partie superficielle de la croûte terrestre, à l'état naturel ou aménagée par l'homme.


Le « hors-sol » représente donc tout ce qui n’est pas produit directement dans un un milieu naturel. Par exemple en bac, sur toiture, en balcon, en hydroponique, en aéroponie, en aquaponie, sur substrat (fibre de coco, la fibre de bois, laine de roche, la tourbe, perlite, vermiculite, écorce, le sable, terreau, etc….) dans nos serres nous cultivons sur substrat, à savoir de la laine de roche technique qui est entièrement récupéré et recyclé. Il n’y a donc pas que dans les serres contrairement à ce que l’on pourrait croire que nous utilisons ce mode de culture.


Ensuite intéressons-nous aux caractéristiques du sol, on peut le classer en quatre grandes familles sans rentrer dans les détails, pente, exposition, quantités de cailloux, altitude, niveau de la nappe, historique de la parcelle, ph du sol, etc….

1.      Les sols sableux : Sol sec, pauvre en substance nutritives, très drainant

2.      Sols limoneux : Facile à travailler, fertiles, très fragiles, la surface croûte facilement

3.      Sols argileux : Sol lourd-asphyxiant , très fertile, riche, se travaille mal, basique

4.      Sols humifères : Sol très fertile, retient bien l’eau, ne colle pas, souvent très acide.

Il y existe dans la nature une grande diversité de sols avec leurs avantages et leurs inconvénients. La qualité du sol dépend de ce que l’on souhaite en faire, l’idéal pour l’agriculture est un sol équilibré. Pour donner un exemple concret nous avons des plantes qui poussent dans des milieux extrêmes naturellement. Les plantes aquatiques vivent les pieds dans l’eau en permanence tandis que les cactus peuvent survivre dans le désert sans eau pendant de longue périodes. Les deux sont adaptés à leur milieu naturel, si vous plantez le nénuphar au milieu du désert et le cactus au milieu d’un étang les deux plantes ne vont pas supporter et mourir.


Troisième notion importante à prendre en compte les besoins physiologiques d’une plante. Petit rappel de l’école la photosynthèse ce terme barbare pourtant si simple. Chaque plante a besoin de trois choses, de la lumière, de l’eau et de co2 (carbone) pour créer du sucre (glucose) pour la plante. En résumé elle transforme l’énergie lumineuse en énergie chimique créant au passage de l’oxygène nécessaire à la vie sur terre… Ensuite la plante a besoin d’éléments minéraux pour son développement et une température adaptée. En gros la plante bois (de l’eau), transpire et mange (éléments minéraux ou fertilisants ou encore appelés « engrais »). Le tout dans le but de se développer et de se reproduire. Une plante a besoin d’environ 16 éléments nutritifs, une partie dans l’eau et l’air : Carbones, Oxygène, Hydrogène, les autres sont dilués dans de l’eau et extrait du sol ou de la solution nutritive. Oui une plante ne mange pas de terre, il n’y a pas de trou qui se forme à la base de la plante, elle a besoin de diluer ces éléments pour pouvoir les absorber, il faut également que le ph du sol et sa température permette leur absorption, azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium, soufre, manganèse, molybdène, cuivre, zinc, fer, chlore et le bore. En maraîchage l’idéal est entre 5.5 et 6 de ph. Le fer et le manganèse par exemple demande un sol acide pour être absorbé par la plante et le calcium ou le molybdène demande un sol plus alcalin.

 

Quatrième notion importante, « l’historique » du sol. Son stock de graines (mauvaises herbes), quels cultures ont été faites, les rotations de cultures effectuées, le sol est-il tassé suite à l’utilisation de machines lourdes ou de travaux dans de mauvaises conditions. Est-ce qu’il a des problèmes fongiques (maladies) connues dans ce sol, des virus, des nématodes, des accumulations de métaux lourd potentiel, autre pollution par le passé, son taux de matières organique, la quantité de verre de terre, etc…


Pour résumer, un sol « sain » est indispensable, en Suisse nous sommes obligés de faire des rotations de cultures d’une année à l’autre en alternant les familles des cultures pour éviter un dépérissement du sol, un développement de pathogène ou de ravageurs suite à une monoculture. Les légumes doivent boire il est indispensable de les arroser et pour manger ils consomment des éléments minéraux. Nous devons donc apporter des engrais pour nourrir les cultures et éviter des carences est obligatoire, à savoir qu’il y a plusieurs moyens d’apporter à manger aux plantes mais je ne rentrerais pas dans le détail. En gros le stock de nourriture diminue culture après culture, chaque légume à des besoins spécifiques, si nous ne renouvelons pas ce stock de nourriture aucune culture ne sera possible.

Du coup notre objectif en tant que maraîcher est de cultiver nos légumes dans les meilleures conditions possibles. Nous cultivons sous serre à savoir sous-abris donc pour protéger les plantes des agressions extérieures, et sur substrat pour garantir un sol sain, exempt de problème potentiel et dans le quel l’eau et les éléments minéraux seront facilement assimilables par les plantes tout en pouvant cultiver la même culture sur la même parcelle chaque année. De plus le faite de travailler sur substrat et sous serre nous permets d’arroser en circuit fermé il n’y a pas de perte d’eau par évaporation, par ruissellement, l’eau de pluie est stockée dans des bassins d’accumulation. Les solutions nutritives constituées d’eau et d’éléments minéraux est récupérée et ré-utilisée dans les cultures ce qui permet une économie importe d’eau, d’engrais et évite les pertes d’engrais potentielles lors de gros orages par exemple qui se retrouvent dans les rivières et les nappes par la suite. La laine de roche permets également un développement optimum des racines donc une absorption de l'eau et des éléments nutritifs optimisée ainsi qu'une meilleure santé pour la plante et plus de vigueur.


Pour conclure notre objectif est simple, prévenir les problèmes. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour limiter les risques sur les cultures, ainsi nous n’avons pas besoin de trouver un moyen de « lutter » contre ce problème. Nous observons la nature et reproduisons et optimisons ce qui se passe naturellement aux quatre coins du globe. Quand à la dernière question concernant le goût et les nutriments ce sera le sujet d’un prochain article. Un indice la variété cultivée a le plus d’impact sur le goût et la productivité de la culture. La plante fonctionne de la même manière peu importe le mode de culture qui apportera que peu de différence. Un bon producteur produira de bons produits et vice versa… Peu importe sa philosophie personnelle.

 

Je vous remercie de votre intérêt pour notre métier passionnant, je suis à disposition pour toute question et renseignement.


Je vous mets ci-dessous le "cycle" de la laine de roche que nous utilisons. Vous trouverez plus d'information sur le site de la maison Grodan, fournisseur de nos substrats.

 

Jeremy Blondin